L’exercice physique pour inverser les dommages cardiaques et prévenir l’insuffisance cardiaque
L’exercice physique pour inverser les dommages cardiaques et prévenir l’insuffisance cardiaque
Étude du UT Southwestern publiée dans Circulation, revue de l’American Heart Association.
10/9/20243 min lire


Un exercice approprié peut inverser les dommages causés par le vieillissement du cœur
Rapport : L’exercice physique pour inverser les dommages cardiaques et prévenir l’insuffisance cardiaque
Une nouvelle étude menée par des cardiologues du UT Southwestern et de Texas Health Resources montre que l’exercice physique peut inverser les dommages causés aux cœurs vieillissants et sédentaires et aider à prévenir l’insuffisance cardiaque. Cependant, pour obtenir ces bénéfices, il est nécessaire de commencer l’exercice à temps, idéalement avant 65 ans, et d’adopter une routine régulière, d’après les chercheurs de l’Institute for Exercise and Environmental Medicine (IEEM).
L’importance d’une routine d’exercice adaptée
Les résultats de cette étude indiquent que le cœur conserve une certaine capacité à se remodeler, appelée « plasticité », jusqu’à la fin de la cinquantaine. Pour tirer pleinement parti de cette plasticité, il est recommandé de suivre un programme d’exercice quatre à cinq fois par semaine. Une fréquence de deux à trois fois par semaine n’est pas suffisante, comme l’ont montré des recherches antérieures.
Le Dr Benjamin Levine, directeur de l’IEEM, compare cette routine d’exercice à un geste d’hygiène quotidien comme se brosser les dents. Pour lui, cette « dose » d’exercice est essentielle pour préserver la santé cardiovasculaire. Ce programme comprend généralement des séances d’exercice de 30 minutes, incluant des échauffements et des périodes de récupération.
Détails du programme d’exercice :
Le programme préconisé par le Dr Levine comporte des séances d’intensité variable pour renforcer le cœur de manière optimale :
1. Une séance hebdomadaire de haute intensité, comme un entraînement en intervalle où la fréquence cardiaque atteint 95 % de son taux maximal pendant 4 minutes, suivie de 3 minutes de récupération. Ce cycle est répété quatre fois.
2. Une séance d’une heure d’intensité modérée par semaine, telle que la pratique d’un sport ou une activité de loisir (tennis, vélo, danse, marche).
3. Deux à trois séances d’intensité modérée supplémentaires, où l’effort permet de transpirer et d’être légèrement essoufflé tout en pouvant maintenir une conversation.
4. Deux séances de musculation par semaine avec des poids ou des machines, réalisées soit après une séance d’endurance, soit un jour séparé.
Les participants ont d’abord commencé avec des séances modérées trois fois par semaine pendant les trois premiers mois, puis ont progressé jusqu’à atteindre deux séances d’intervalles à haute intensité au bout de 10 mois.
Des résultats significatifs pour le cœur
Après deux ans d’entraînement, les participants ayant suivi ce programme d’exercice ont observé une amélioration de 18 % de leur capacité maximale en oxygène et une amélioration de plus de 25 % de l’élasticité du ventricule gauche du cœur, la partie responsable de pomper le sang riche en oxygène vers le reste du corps. Dr. Levine compare ce changement à un élastique neuf et souple, par rapport à un élastique durci et inflexible après avoir été longtemps inutilisé.
Avec l’âge, la sédentarité provoque un durcissement du muscle cardiaque, ce qui peut mener à une insuffisance cardiaque si le sang ne peut plus être correctement pompé. Cette rigidité du ventricule gauche est souvent constatée chez les personnes d’âge moyen qui ne font pas d’exercice. À l’inverse, les athlètes d’un certain âge ou ceux pratiquant une activité régulière conservent des cœurs plus souples et élastiques.
Commencer l’exercice avant 65 ans : une question de timing
L’étude montre que si l’entraînement commence avant 65 ans, il est possible de restaurer une grande partie de l’élasticité du cœur, même chez des personnes ayant mené une vie sédentaire jusque-là. Cependant, les bénéfices sont moins marqués si l’entraînement débute après cet âge, car le cœur perd progressivement sa capacité à se remodeler.
Conclusion : L’exercice comme prévention essentielle
Ces résultats démontrent l’importance d’une activité physique régulière pour prévenir les maladies cardiaques et les défaillances cardiovasculaires liées à l’âge. Un programme d’exercice bien conçu, commencé à temps, peut non seulement inverser certains effets du vieillissement sur le cœur, mais aussi améliorer la qualité de vie et augmenter la longévité.
Sources : Étude du UT Southwestern publiée dans Circulation, revue de l’American Heart Association.